Comme toute chose dans la vie, la frontière entre haine et passion est ténue. Parfois on marche sur un fil, il est facile de basculer d’un côté comme de l’autre. On peut rester passionnée sa vie durant. Maintenir la passion pendant des décennies sans jamais en souffrir et conserver la flamme des premiers jours. Cependant, il peut arriver que la passion vire au cauchemar et qu’une rupture, plus ou moins violente, se produise.
Lorsqu’écrire devient une corvée. Lorsque chaque achat cosmétique est suivi d’une longue et intense phase de remords. Lorsque l’on se prive d’autres activités pour s’adonner à sa passion.
Lorsque votre entourage vous trouve distante. Lorsque vous regardez votre stock de produits en songeant à tout revendre. Lorsque Chéri vous pose un ultimatum « c’est moi ou ton bordel » .
Dans tous ces cas, on sent que l’aventure se termine, que ce qui nous rendait si heureuse nous rend désormais malheureuse.
On devient insensible aux charmes du dernier rouge bijou édition limitée fait en collaboration avec un joaillier.
On se dit (en y croyant vraiment, pas comme une fausse excuse) qu’on a déjà d’autres fards bleus identiques, que cet achat serait inutile et surtout ne nous ferait pas plaisir.
On se dit « à quoi bon? », on s’interroge sur la finalité de ce stockage de produits. On se tourne vers le passé, on se déclare irresponsable et on se dit qu’il est temps de mettre fin à ces années de folie pure.
On se réveille d’une longue période de rêve. On reprend pied avec la réalité semble-t-il. Mais comment a-t-on pu en arriver là?
Vient alors la phase de la pause, de la prise de recul. Une période d’introspection s’ensuit, ont tente d’analyser son comportement passé et d’envisager son comportement futur.
Remise en question.
Parfois, ce break permet de retrouver ses esprits, de revenir à un rapport sain avec sa passion. Et on replonge à nouveau dans l’univers du rêve.
Pour d’autres le réveil est brutal et le bouleversement profond. On tire un trait sur cette partie de sa vie, on met la clef sous la porte. Fermeture du blog, vente du makeup. Parfois on garde un œil sur ce qui se passe sur la blogo. D’autres fois on tourne la page pour de bon.
La nature ayant horreur du vide, une nouvelle passion viendra très vite occuper l’espace libre…
Ainsi peut mourir l’addiction aux cosmétiques.
Pour ma part, après de longues années de phase 1 (naissance), je m’épanouis dans la phase 2 de la maturité. Ma passion est totalement intégrée à ma vie. Je ne suis pas envahie, je garde un œil critique, je pratique quotidiennement l’autodérision car pleinement consciente de ma situation. Un jour peut-être viendra la phase 3, la mort de ma passion. J’ai par le passé connu des passions qui sont depuis longtemps décédées, elles ont été remplacées par d’autres.
« Jusqu’ici tout va bien »
Et vous, dans quelle phase vous situez-vous?
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